Échange cafetière contre fourche à compost
LÉA, espace non marchand en Pays d’Auge, vient de voir le jour. Léa propose d’échanger toutes sortes de biens. L’échange d’argent est proscrit.
Sur le site internet de Léa (*) on trouve toutes sortes d’annonces. Dans la rubrique bricolage par exemple, un tel propose de prêter un pistolet à colle, un autre une grande échelle. « Cherche gazinière, la mienne attend depuis longtemps de pouvoir prendre sa retraite » est l’une des annonces de la rubrique électro-ménager. Parfois les rubriques (bricolage, électro-ménager, informatique, sport) se croisent. L’un des internaute propose par exemple d’échanger « une cafetière senséo qui marche très bien contre une fourche à compost ou en tout cas une fourche suffisamment charnue pour pouvoir retourner le compost. ». D’autres internautes proposent tout simplement eux de donner un ordinateur ou un scanner.
« L’acronyme LÉA pour Liens, Échanges, Actions, a été trouvée par une des membres du collectif » explique l’un des membres de ce collectif, Daniel Delerue. A Lisieux, il y a eu un SEL (Système d’échanges locaux) qui a fermé fin 1999 début 2000. En juin 2012, avec plusieurs personnes, nous avons lancé un appel pour la création de zones de gratuité, à Lisieux, mais aussi dans d’autres lieux du Pays d’Auge, qui porteraient sur la diffusion gratuite d’objets ou l’échange de savoir-faire. »
Cette idée d’échanges gratuits est né en Argentine**, en proie à une grave crise économique. Puis le principe est venu en Europe et a commencé à se diffuser en France depuis deux ans.
Un marché du gratuit le 24 mars
L’espace du non marchand en Pays d’Auge est ouvert à toute personne qui préfère donner ou échanger des objets au lieu de les jeter. Des services peuvent-être également concernés.
« Nous entendons par personne, des particuliers et uniquement des particuliers. Mais il n’est pas nécessaire de faire parti du groupe Léa pour participer aux actions à venir ou pour poster des annonces », précise Sabine Michaux, également membre du collectif.
Le concept peut surprendre, mais dans le sud de la France, notamment l’Ardèche, il se développe.
« Il y a eu une première prise de contact sur Lisieux, où nous étions une vingtaine de personnes. L’idéal serait de trouver un local pour créer une zone non marchande qui serait un lieu d’échanges et un créateurs de liens entre les gens »
Le 24 mars est prévu un premier marché du gratuit, Gratiféria, au Centre commercial numéro 2 de Haute-ville. « Ce marché sera ouvert à tous et portera aussi bien sur l’échange d’objets, livres, vêtements, ustensiles de cuisine, petit électro-ménager, tout ce qui est transportable à la main, que sur l’échange de services, aide à la fabrication d’une clôture par exemple, ou d’autres savoirs », expliquent Daniel Delerue et Sabine Michaux. Une réunion de préparation de cette gratiféria est prévue le 20 janvier à St Désir.
Article paru dans le journal L’éveil de Lisieux du mercredi 16 janvier 2013, page 10.
* lea.paysdauge.free.fr
** C’est le concept de gratiféria qui est né en Argentine
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